Le petit labo

Le labo s'aggrandit!

J'étais trop frustrée de ne montrer que de l'écrit, du coup ça ne me boostait pas... Alors maintenant le labo va présenter toutes mes expériences de chercheuse allumée, de la sculpture sur cure-dent ( non, là je blague) à la recette de gâteaux sans lait et sans blé, en passant par des petits bouts de mon quotidien....

Allez c 'est parti, je vous présente la fufu. Son nom c'est Tagada. C'est un ange sauf quand elle vous attaque les orteils.... Elle dort dans le placard de la salle de bain, à coté du sèche-cheveu. Je sais pas pourquoi, elle trouve ça très confortable.

Là, elle dormait à coté de moi, sur le tapis. TROP MIGNON comme dirait ma fille!

Le photographe a du le sentir. Il s'est approché et a souri gentiment. Il s'est approché et m'a confié: " Vous savez, même les plus grands tops ont des moments comme celui-là. Tout va bien, et d'un seul coup, elles paniquent. Mais ce sont de vraies professionelles, elles font face. Savez vous comment elles font? " J'ai secoué la tête de droite à gauche. " Elles pensent à un moment heureux. Elles se racontent une histoire, souvent en rapport avec leur tenue, pour faire corps avec la photo et donner le meilleur d'elle-même. Je suis que vous pouvez y arriver? A quoi vous fait penser votre tenue?"

"Heu, à la plage?"

" Oui, c'est ça. Alors, fermez les yeux. Imaginez la plage, la mer, le vent qui souflle dans les cheveux. Vous y êtes? Ouvrez les yeux, et comme une vraie Top, donnez le meilleur de vous même!"

J'ai fermé les yeux et j'ai imaginé la mer derrière moi. Le sable brûlant sous mes pieds, la morsure du soleil sur ma peau et puis des cocotiers, aussi. Parce que c'est trop mortel, une plage avec des cocotiers. J'ai rouvert les yeux et j'ai levé le ballon. Je me suis cambré le plus possible et je lui ai souri. Je me suis senti belle, forte et rayonnante. Comme une de ces Pin-Up accrochées au mur. Il a levé son drôle d'appareil et un éclair bleu m'a aveuglé. Et puis ça a été le noir complet.

Quand je sui revenue à moi, je me sentais toute bizarre. Le photographe était penché sur moi, je sentais son souffle sur ma peau. Son visage passa au dessus su mien. Je vis son oeil droit qui clignait, au centre d'un tube noir. On aurait dit quil me scrutait. Il marmonnait: " Le grain est parfait, parfait."

Je n'arrivais plus à bouger. Plus du tout. Autour de moi, il avait vraiment une plage, des cocotiers et la mer derrière moi. Mes cheveux bougeaient avec le vent et ça aurait été merveilleux si je ne m'étais pas senti aussi... plate... Oui c'est ça, plate. le photopgraphe s'est écarté et je l'ai vu levé les bras au dessus de moi. Il a saisi les bords du ciel d'azur de chaque coté de moi et m'a soulevé délicatement. Il m'a tendu droit devant lui et a souri. J'ai vu la salle derrière lui et tous les portraits de ces belles femmes sur les murs. Il a tourné sur lui-même et s'est arrêté en murmurant: " Là, oui, exactement entre Miss Mai et Miss Ananas. Ce sera parfait."

Voilà. Depuis, je suis épinglée là, sur le mur. Entre Miss Ananas et Miss Mai. Elle est trop drôle, Miss Ananas. C'est pas qu'à cause de son chapeau exotique. C'est tous les trucs qu'elle raconte. Avec toutes les filles épinglées, on passe notre temps à discuter, à se raconter des bétises. C'est trop cool. Au fait je n'ai jamais revu Jennyfer. Mais c'est pas grave, je ne me sens pas seule. En plus, nous allons bientôt voyager. On va partir à New York !!!! Pour participer à une exposition, c'est le photographe qui nous l'a dit. Trop fort! J'ai hate de voir la tête des amércicains.....

                                                                            FIN

Il a pris ma main et m'a conduite sur une sorte de podium recouvert de tissu vert, qui remontait verticalement derrière moi. Le photographe m'a tendu un gros ballon rouge et blanc, comme un de ceux qu'on trouve à la plage." Levez le ballon vers le ciel. Cambrez vous, oui, bien en arrière. Parfait. Regardez moi et faîtes moi votre plus joli sourire...."

J'ai obtempéré. Il a pris un drôle d'appareil et l'a levé devant son visage. Cela avait l'air super lourd et puis ça ressemblait pas du tout à un appareil photo. Plutôt à un robot ménager comme ma mère utilise pour raper les carottes. J'ai pas pu m'empêcher de demander: " C'est un numérique que vous allez utiliser?"  Il a baissé l'appareil. J'ai vu que celui-ci était relié avec un cable gros comme mon point à une sorte d'imprimante. Je dis une sorte d'imprimante parce qu'elle était aussi super grosse. Comme une machine à laver! Le photographe avait l'air mécontent. Son oeil gauche clignait sans arrêt. J'avais pas remarqué ça chez lui, avant. Il a pris une grande bouffée d'air et m'a dit doucement: " Je sais que vous êtes nerveuse, mais il faut faire un petit effort. Il faut que vous vous concentriez."

J'avais baissé le ballon. Je n'avais plus du tout envie de faire cette photo. Peut-être que c'était le trac. Où peut-être que la bière faisait plus effet....

" Vous pouvez vous changer derrière le paravent. En général, les modèles préfèrent." Il m'a tendu un maillot de bain en Vichy rouge et blanc, avec des cerises en perles brodées devant. " Je crois que c'est votre taille. Un 105 bonnet D pour le haut et un petit 40 pour le bas. Je me trompe?"  Je me suis entendue répondre d'une toute petite voix: "Non, c'est plutôt 110, pour le haut." Il a souri de toutes ses dents et m'a donné un autre haut à ma taille. Le maillot de bain m'allait à ravir. Quand je suis sortie de derrière le paravent, je me sentais super godiche. C'était la première fois que je portais un deux-pièce. Parce que je n'en trouve jamais à ma taille. Et puis, de toute façon j'oserais pas en porter, alors... Les cerises en perles cliquetaient entre mes seins à chacun de mes pas. Le photographe a sifflé entre ses dents en me voyant. "Pardonnez moi, mais vous êtes vraiment superbe!"

J'ai rougi jusqu'aux oreilles et je n'ai pu m'empêcher de lui dire que d'habitude, les gens me trouvaient trop ronde. " "Trop ronde ! N'écoutez pas ces abrutis. Vous êtes parfaite. Le sosie de Jane Mansfield! " je n'ai pas osé lui demander qui c'était cette Jane Mansfield, mais j'étais trop contente......

J'ai regardé Jenny. Elle s'était remis à sourire. Elle s'est penchée vers moi et m'a dit:" Mais fais le! Une chance comme ça tu vas pas l'avoir deux fois!"

Elle est trop forte Jenny. Moi je suis timide. Alors elle me pousse toujours un peu. Surtout avec les garçons. Je lui ai souri et j'ai hoché la tête. Le monsieur a dit:" C'est par là." en m'ouvrant la porte du studio. Je suis entrée. Quand Jenny a essayé de nous emboiter le pas , il a secoué la tête. "Seules les modèles sont autorisées à penéter dans le studio. Vous retrouverez votre amie après la séance photo." Et puis, il a fermé la porte, sans écouter ses protestations.

La pièce était peinte en blanc. les murs étaient couverts de photos de femmes en maillot de bain. Je me souviens que ça m'a fait bizarre. Parce qu'elles étaient toutes très rondes, avec des seins "comme  ça!" et des tailles super fines. Elles avaient aussi des nez tout-petits et des lèvres très rouges. Comme moi... C'est là que j'ai compris pourquoi il voulait pas photographier Jennyfer...

L'annonce dans le journal disait: " Recherchons modèles pour photos d'art. Pose rétribuée. Book non exigé." Moi, j'accompagnais Jennyfer. Elle est vachement belle, ma copine Jenny. On dirait kate Moss, mais en mieux! C'est elle qui avait voulu que je vienne. Parce qu'avec les photographes, on sait jamais, il vaut mieux être deux. C'est ce qu'elle disait. Et puis, c'est ma meilleure amie.

On est arrivé super excitées au studio. Faut dire qu'on avait bu des bières. On arrêtait pas de pouffer même même en sonnant à la porte. Le photographe qui nous a ouvert était trop bien habillé: costume, chemise et cravatte noire. La classe! Il avait les tempes grisonnantes comme George Clooney. Jennyfer m'a fait un clin d'oeil et a passé la langue sur sa lèvre du haut. J'ai du me mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire. Il nous a devisagé et a tout de suite dit à Jenny qu'elle ne faisait pas l'affaire: " Vous êtes trop maîgre, ce n'est pas du tout ce que je recherche."   Jennyfer, elle était super déçue. Mais comme elle est fière, elle a rien monté. Moi, qui la connait comme si j'étais sa soeur, je savais qu'elle irait pleurer dans les toilettes. Et après qu'elle sortirait comme si il s'était rien passé. Et puis le photographe s'est tourné vers moi: " En revanche, vous, vous êtes parfaite!"

Il y a eu un blanc. Jenny était livide. Il a continué en me demandant si je voulais poser pour lui. " Juste une photo, cela ne prendre qu'à peine une demi-heure."